Une vérité changeante by Gianrico Carofiglio

Une vérité changeante by Gianrico Carofiglio

Auteur:Gianrico Carofiglio [Carofiglio, Gianrico]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Slatkine & cie
Publié: 2022-05-04T22:00:00+00:00


Onze

Arrivé au bureau, Fenoglio alla directement récupérer le dossier de l’homicide Fraddosio. Les papiers avaient déjà été transmis au parquet et, comme l’indiquaient les demandes de notification envoyées par le juge chargé de l’enquête préliminaire, l’audience de validation de l’arrestation avait déjà été fixée.

Il prit le walkman qu’il conservait dans le tiroir de son bureau. Il inséra la cassette qu’il utilisait pour se concentrer. Célèbre Adagio, Air sur la corde de sol, Canon de Pachelbel, intermezzo de la Cavalleria rusticana, Musique sur l’eau.

Il feuilleta rapidement tous les actes : procès-verbaux de perquisition, de saisie et d’arrestation, le rapport de Cutrone, les auditions initiales des voisins – lesquels n’avaient rien vu du tout. Il remarqua qu’il n’y avait que quatre procès-verbaux de voisins, en dehors de Mme Cassano. C’était un immeuble de cinq étages, avec deux appartements par palier. Il se promit de vérifier pour quel motif les autres résidents n’avaient pas été entendus. Peut-être les logements étaient-ils vacants ; peut-être étaient-ils habités par des personnes âgées plus âgées que Cassano – non seulement ces gens ne savaient rien, mais les emmener à la caserne pour les y interroger aurait été totalement insensé.

Quoi qu’il en soit, il se dit que le lendemain matin, il retournerait sur place et ferait des vérifications – mettant ainsi mentalement la question de côté. Puis il se mit à lire l’acte principal : l’audition initiale de Cassano Graziella, veuve Lattarulo. L’introduction du procès-verbal rédigé par Grandolfo indiquait que Mme Cassano était née à Bari en 1914, qu’elle était veuve et retraitée, et que, « interrogée sur des faits portés à sa connaissance, elle déclarait ce qui suit. »

Puis commençait la série des R.À.Q. – « répondant à question ». C’est l’expédient que l’on utilise depuis toujours, dans les procès-verbaux de police, pour n’écrire que les réponses, en laissant les questions – quelles qu’elles soient – à l’imagination des futurs lecteurs.

R.À.Q. J’habite dans l’immeuble numéro 4 de l’ensemble résidentiel appelé le Village de l’ouvrier.

R.À.Q. Je connaissais feu Fraddosio Sabino uniquement pour motifs de voisinage, mais je n’ai jamais eu de relations particulières avec lui. Je ne sais pas quel était son métier, même si j’ai entendu dire qu’il touchait une pension d’invalidité.

R.À.Q. S’il touchait réellement cette pension, je n’en comprends pas la raison, parce qu’il m’avait l’air tout à fait en bonne santé.

R.À.Q. Ce matin, en rentrant chez moi après être allée faire mes courses, je suis tombée sur un jeune homme qui semblait avoir vingt/vingt-cinq ans, mesurant 1m80 environ, teint mat, maigre, qui sortait précipitamment de l’immeuble où je réside. Intriguée par sa présence, car je ne l’avais jamais vu avant, je lui ai demandé ce qu’il faisait dans la résidence. Le jeune homme, qui semblait très pressé, m’a répondu qu’il devait faire une livraison, mais qu’il s’était trompé d’adresse. Aussitôt après, il s’est éloigné. Intriguée par son comportement, je me suis postée devant la porte de l’immeuble, et j’ai eu le temps de l’apercevoir qui, s’étant approché d’une benne à ordures ménagères, se débarrassait du paquet qu’il portait.



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